Dans un monde où l’écologie, le recyclage et la permaculture gagnent en importance, transformer des déchets plastiques — comme des bouteilles — en utilitaires de jardinage est à la fois ingénieux, durable et gratifiant. L’idée de créer un bac auto‑arrosant à partir d’une bouteille plastique permet :
- De réduire les déchets plastiques en leur donnant une seconde vie utile.
- D’offrir à vos plantes une hydratation constante et régulée, évitant le problème des arrosages irréguliers ou de l’eau stagnante.
- De créer un jardin compact, accessible, efficace, adapté aux petits espaces urbains (balcons, appuis de fenêtre, rebords).
- De développer des compétences de bricolage simples mais utiles, et de sensibiliser à la durabilité.
Ce système peut s’utiliser pour des herbes aromatiques, des petits légumes, des plantes ornementales, des semis ou des plantes en pot plus petites. Dans les sections suivantes, je vous guide pas à pas dans la création, l’optimisation, les variantes, l’entretien et les idées avancées pour tirer le meilleur de ce dispositif durable.
Partie I : principes de fonctionnement d’un pot auto‑arrosant
Avant de plonger dans les étapes pratiques, il est utile de comprendre les principes qui rendent ce système fonctionnel.
1. Capillarité, wicking et équilibre de la zone racinaire
Le concept essentiel est la capillarité : l’eau est attirée vers le haut depuis le réservoir (couche d’eau dans le bas de la bouteille) vers la zone racinaire via une mèche (wick). Le tissu ou cordon absorbant agit comme une pompe passive, tirant l’eau par capillarité dans le substrat du pot. Cela garantit :
- Une humidité constante dans le substrat, sans engorgement.
- Une réduction du stress hydrique (pas de sécheresse soudaine, pas d’arrosage excessif).
- Un meilleur enracinement et une croissance plus stable.
2. Séparation du réservoir et de la zone de croissance
En divisant la bouteille en deux parties — la partie supérieure renversée pour le sol, la partie inférieure comme réservoir d’eau — on crée deux zones distinctes :
- Zone humide contrôlée : le réservoir contient l’eau, qui alimente la plante via la mèche, sans que les racines ne soient constamment inondées.
- Zone de substrat oxygéné : la partie supérieure permet aux racines d’avoir de l’air et d’éviter la putréfaction lorsqu’elles ne sont pas dans l’eau.
3. Effet de vase communicant et auto‑régulation
Le système se base aussi sur le principe de vase communicant : lorsque le substrat a soif, la mèche transporte l’eau ; quand il est assez humide, le flux ralentit. Ce cycle de régulation rend le système “intelligent” dans une certaine mesure.
Partie II : matériel, choix et préparation
Pour réussir votre bac auto‑arrosant DIY, il vous faut quelques éléments simples mais choisis avec soin.
1. Choix de la bouteille plastique
- Taille : bouteille de 1,5 L à 5 L selon la plante et la profondeur nécessaire.
- Couleur : transparente ou légèrement teintée — l’important est que le réservoir ne fasse pas pousser les algues (idéalement opaque ou recouvert).
- Forme : cylindrique, avec un goulot large si possible (facile à remplir).
- Propreté : bien laver et sécher la bouteille avant usage.
2. Système de mèche (wick)
- Cordon en coton, ficelle en coton épais, bande de tissu en coton (chute de vieux t‑shirt), ou mèche spéciale pour jardinières.
- Longueur suffisante pour traverser le bouchon (ou perçage) et atteindre dans le réservoir.
- Absorption et capillarité : privilégier les matériaux bien absorbants et non hydrophobes.
3. Substrat
- Terreau léger et bien drainant (mélange compost + sable ou perlite).
- Ajouts possibles : vermiculite, coco, agrégats d’argile.
- Ne pas utiliser une terre trop compacte.
4. Plantes adaptées
Les plantes qui tolèrent une humidité régulière et modérée sont les meilleures candidates. Par exemple :
- Herbes aromatiques : basilic, menthe, thym, persil, coriandre
- Petits légumes : laitue, épinards, radis
- Plantes décoratives compactes : petites fougères, plantes grasses (variantes selon humidité), plantes tropicales en intérieur
5. Outils utiles
- Cutter ou couteau bien tranchant
- Perceuse ou outil pour faire un trou dans le bouchon
- Ciseaux
- Marqueur
- Éventuellement peinture opaque ou tissu pour couvrir le réservoir
Partie III : fabrication pas à pas – version de base
Voici le protocole standard en étapes claires pour créer votre pot auto‑arrosant DIY à partir d’une bouteille.
Étape 1 : découpe de la bouteille
- Positionnez la bouteille debout.
- Marquez une ligne de coupe environ aux deux tiers de la hauteur (le haut comportera le pot, le bas sera le réservoir).
- Utilisez un cutter pour découper soigneusement, en évitant d’endommager les arêtes ou de faire de petits morceaux éclatés.
- Lavez les deux parties après la découpe pour enlever les poussières ou résidus de plastique.
Étape 2 : fabrication de la mèche
- Percez le bouchon de la bouteille avec un diamètre légèrement inférieur à la largeur de la mèche.
- Passez la mèche à travers le trou, de façon à ce qu’elle fasse le pont entre le pot supérieur et le réservoir inférieur.
- Si possible, nouez un petit nœud à l’intérieur du bouchon pour empêcher la mèche de glisser.
Étape 3 : assemblage
- Retournez la partie supérieure (avec le goulot tourné vers le bas) et placez-la dans la partie inférieure.
- Assurez-vous que la mèche pend librement dans la section réservoir.
- Vérifiez que l’ajustement est stable, sans jeu excessif.
Étape 4 : ajout du substrat et de la plante
- Versez une petite couche de gravier ou d’agrégat léger au fond du pot (facultatif) pour améliorer le drainage.
- Ajoutez le substrat préparé, en laissant un peu d’espace en haut pour arroser si besoin.
- Creusez un trou et installez la plante, puis tassez légèrement.
Étape 5 : remplissage du réservoir
- Remplissez la partie inférieure (réservoir) avec de l’eau, jusqu’à un niveau qui couvre la mèche sans inonder le substrat.
- La mèche absorbera progressivement l’eau vers le substrat.
- Couvrir ou masquer le réservoir pour éviter l’évaporation ou la croissance d’algues.
Étape 6 : positionnement et lumière
Placez votre pot auto‑arrosant dans un endroit lumineux mais à l’abri de la lumière directe intense (selon plante). Assurez-vous que la plante reçoit le spectre lumineux nécessaire.
Partie IV : variantes et optimisations avancées
Une fois que vous maîtrisez la version de base, vous pouvez explorer des améliorations, des designs plus élégants, et des variations pour différents contextes.
Variante 1 : double réservoir
Utilisez deux bouteilles : un cylindre qui entoure le pot, et un réservoir périphérique, pour augmenter la capacité d’eau sans augmenter la hauteur.
Variante 2 : filtre aérien / trop plein
Ajoutez une petite ouverture (avec un tube) dans le réservoir pour éviter le trop-plein si l’eau est trop abondante.
Variante 3 : capuchon noir ou peinture
Peignez le réservoir en noir mat ou enveloppez-le d’un tissu opaque pour bloquer la lumière et empêcher les algues de proliférer.
Variante 4 : système modulaire en chaîne
Connectez plusieurs bouteilles avec des mèches interconnectées pour créer une rangée de pots auto‑arrosants avec un réservoir commun.
Variante 5 : timer ou module automatique
Intégrez un petit billeur (dripper) ou un module de micro-irrigation contrôlé pour réguler l’apport complémentaire d’eau.
Variante 6 : décoratif et intégré
Pensez à ajuster l’esthétique : peinture, motifs, étiquettes, jolis tissus ou cache‑pots autour de la bouteille pour qu’elle se fonde dans votre décoration intérieure ou balcon.
Partie V : entretien et dépannage
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